Verbindingen / Jonctions 1

21/02-16/03/1997
Premier projet de Constant sur les domaines intermédiaires entre les arts plastiques, musiques et médias, et entre les différentes institutions bruxelloises.

Le fil rouge tout au long de ce programme fut le souci de réunir, dans un cadre adéquat et devant un public concentré, des oeuvres qui traitent de nos rapports avec les médias et dont les contenus ont une corrélation, bien que réalisées sur des supports différents et dans des disciplines différentes.

De quelle manière l’artiste dépeint-il aujourd’hui nos rapports aux médias? De quelle manière l’artiste intervient-t-il: en ajoutant des images et des sons supplémentaires à ce flot quotidien de cinéma, de vidéo ou de télévision? Ou opte-t-il pour d’autres stratégies, tel le recyclage, l’emploi d’images ou d’installations statiques, ou le travail au sein d’autres disciplines, telle la musique ou la littérature? Comment l’artiste s’adresse-t-il au spectateur qui a appris à capter, à interpréter, à rejeter ou à ignorer les informations visuelles et sonores quotidiennes? Où l’artiste peut-il montrer son oeuvre et rencontrer un public alors que les espaces de présentation et les canaux existants sont de plus en plus sous l’emprise des mécanismes du marché? Les nouveaux médias offrent-ils de nouvelles possibilités, ou ces techniques sont-elles également soumises à des règles de jeu et à des monopoles? Pourquoi y a-t-il actuellement un besoin de lieux de présentation publique, alors qu’en principe toute image, tout son et toute information peut être reçue à domicile?

Certains artistes préfèrent travailler au sein de canaux existants, tel le cinéma ou la télévision, qui toutefois offrent de moins en moins d’espace libre. D’autres choisissent de travailler de manière autonome, hors des règles de jeu et des normes industrielles, avec du matériel existant, telles des images de film ou de télévision, ou puisant dans divers langages (film, télévision, vidéo) et dans divers genres (fiction, documentaire). Cela est possible étant donné que les techniques deviennent moins onéreuses, que les artistes se sentent assez libres pour puiser dans des langages différents et que les artistes d’autres disciplines travaillent également avec ou sur les médias.

Jonctions 1 s’intéressa à la manière dont les artistes réagissent et réfléchissent aux images et au son, à la façon dont ils investiguent les possibilités à l’intérieur-même des différentes formes et techniques, tel le film ou les supports électroniques et digitaux, et comment ces productions atypiques peuvent être mises en contact les unes avec les autres. Le tout transgressant les limites des disciplines et des lieux de présentation existants. Jonctions recherche une concentration - loin de la consommation et de l’anomie -, une intervention publique et un débat.