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Haraway, Donna

Un Manifeste Cyborg: Science, Technologie et Feminisme Socialiste à la fin du XXème Siècle

UN REVE IRONIQUE D’UN LANGUAGE COMMUN AU BENEFICE DES FEMMES DANS LE CIRCUIT INTEGRE.

extract from : Simians, Cyborgs and Women

Free Associations Books - London - 1991

translation Anne Smolar, Séverine Dusollier

On-line version: http://www.constantvzw.com/cyberf/book/articles.php?pg=art21

Le but de cet article est de construire un mythe politique ironique, fidèle au féminisme, au socialisme et au matérialisme. Peut-être plus fidèle à la manière du blasphème, que comme identification et adulation révérentieuse . Le blasphème a toujours exigé, semble-t-il, de prendre les choses très au sérieux. Je ne connais pas de meilleure position à adopter à partir des traditions évangéliques religieuses-séculaires qui dominent la politique des Etats-Unis, en ce compris la politique du féminisme socialiste.

Le blasphème protège de la majorité morale intérieure, tout en continuant à insister sur le besoin de communauté. Le blasphème n’est pas l’apostasie. L’ironie traite des contradictions qui ne se résolvent pas en de plus larges ensembles, même d’un point de vue dialectique, de la tension de rassembler des choses incompatibles parce que toutes ces choses sont nécessaires et vraies. L’Ironie est faite d’humour et de jeu sérieux. C’est aussi une stratégie de rhétorique et une méthode politique, que j’aimerais voir plus mise en valeur au sein du féminisme socialiste. Au centre de ma foi en l’ironie, mon blasphème, se tient l’image du cyborg.

Un cyborg est un organisme cybernétique, un hybride de machine et d’organique, à la fois une créature issue de la réalité sociale et une créature de fiction. La réalité sociale est faite de relations sociales vécues. Elles constituent notre construction politique la plus importante, une fiction qui change le monde. Les mouvements internationaux de femmes ont construit " l’expérience des femmes " et ont aussi déconstruit et découvert cet objet collectif essentiel. Cette expérience est une fiction et un fait politique des plus cruciaux. La libération repose sur la construction de la conscience, l’appréhension imaginative d’une oppression et donc d’une possibilité. Le cyborg relève de la fiction et d’expérience vécue qui change ce qui compte en tant qu’expériences des femmes à la fin du vingtième siècle. Ceci est une lutte à la vie, à la mort, mais la frontière entre la science fiction et la réalité sociale est une illusion d’optique.
La science fiction contemporaine est peuplée de cyborgs – créatures simultanément animales et machines, qui peuplent des mondes naturellement ambigus et rusés.

La médecine moderne est aussi pleine de cyborgs, d’accouplements entre organisme et machine, tous conçus en tant que dispositifs codés, dans une intimité et avec un pouvoir qu’on ne connaissait pas dans l’histoire de la sexualité. Le ‘sexe’ cyborg restitue un peu de cette réplicative baroque charmante de fougères et d’invertébrés (qui sont de parfaits moyens de prévention contre l’hétérosexisme). La réplication cyborg est détachée de la reproduction organique. La production moderne semble être un rêve d’oeuvre de colonisation cyborg, un rêve qui rendrait idyllique le cauchemar du Taylorisme. Et la guerre moderne est une orgie cyborg, codée en C3I, (commande-contrôle-communication-intelligence) un poste de 84 milliards de dollars dans le budget de la Défense en 1984. Je défends le cyborg en tant que fiction qui façonne notre réalité sociale et physique et en tant que ressource imaginative suggérant quelques associations très fertiles. La biopolique de Michel Foucault est une prémonition molle, un champ très ouvert, de la politique cyborg .
A la fin du vingtième siècle, notre temps, un temps âge mythique, nous sommes toutes chimères, des hybrides théorisés et fabriqués de machine et d’organisme ; en somme, nous sommes des cyborgs.

Le cyborg est notre ontologie ; il nous donne nos politiques . Le cyborg est une image condensée à la fois d’ imagination et de réalité matérielle, les deux points joints qui structurent n’importe quelle possibilité de transformation historique. Dans la tradition de la science et des politiques " occidentales "-la tradition du capitalisme à dominante mâle et raciste ; la tradition du progrès ; la tradition de l’appropriation de la nature comme ressource pour la production de culture ; la tradition de la reproduction du soi à partir des reflets de l’autre – la relation entre organisme et machine a été une guerre de frontière. Les enjeux de cette guerre de frontière ont été les territoires de production, de reproduction et d’imagination. Ce chapitre défend le plaisir de la confusion des limites et la responsabilité de leur construction. Il cherche aussi à contribuer à la culture et la théorie féministe-socialiste dans une perspective post-moderniste, non-naturaliste et dans la tradition utopiste qui *imagine un monde sans genres, ce qui est peut-être un monde sans génèse, mais peut-être aussi un monde sans fin. L’incarnation cyborg est au-delà de l’histoire du salut. Il ne marque pas plus le temps sur un calendrier oedipien, essayant de guérir les terribles clivages du genre dans une utopie symbolique orale ou une apocalypse post-oedipienne. Comme Zoe Soufoulis le défend dans son manuscrit inédit sur Jacques Lacan, Mélanie Klein et la culture nucléaire, Lacklein, le plus terrible et peut-être le plus prometteur des monstres dans le monde du cyborg prend corps dans des narrations non-oedipiennes avec une logique différente de répression, qu’il nous faut comprendre pour survivre.

Le cyborg est une créature dans un monde post-genre ; il refuse d’avoir à faire à la bisexualité, aux symbioses pré-oedipiennes, au travail non-aliéné, ou à d’autres prétentions à la plénitude organique par une approppriation finale de tous les pouvoirs des parties en une plus grande unité. Dans un sens, le cyborg n’a pas d’histoire d’origine au sens occidental – une ironie " ultime " puisque le cyborg est aussi l’affreux Telos apocalyptique des dominations occidentales croissantes de l’individuation abstraite, un ultime détachement de soi, enfin libre de toute dépendance, un homme dans l’espace. Une histoire d’origine dans le sens humaniste " occidental " repose sur le mythe de l’unité originelle, abondance, volupté et terreur, représenté par la mère phallique de laquelle tous les humains doivent se détacher, double tâche de développement individuel et historique, les puissants mythes jumeaux inscrits pour nous avec le plus de force dans la psychanalyse et le Marxisme. Hilary Klein a affirmé que tant le Marxisme que la psychanalyse, par leur concepts du travail de l’individuation et de formation du genre, relèvent du scénario d’unité originelle duquel la différence doit être produite et engagée dans le drame de l’escalade de la domination femme/nature. Le cyborg dépasse l’étape de l’unité originelle, de l’identification à la nature au sens occidental. Voilà sa promesse illégitime qui pourrait mener à la subversion de sa téléologie de guerre des étoiles.

Le cyborg se positionne résolument du coté de la partialité, de l’ironie, de l’intimité et de la perversité. Il est dans l’opposition, utopique et complétement dépourvu d’innocence. Le cyborg, qui n’est plus structuré par la polarité du public / privé, définit une cité technologique partiellement basée sur une révolution des relations sociales dans le oikos, l’espace domestique.

Nature et culture sont retravaillées ; l’une ne peut plus être la ressource appropriée ou incorporée par l’autre. Dans le monde cyborg, les relations qui forment des entités à partir de parties, y compris celles de la polarité et de la domination hiérarchique, sont en jeu.

A la différence des espoirs du monstre de Frankenstein, le cyborg n’attend pas de son père qu’il le sauve grâce à la restauration du jardin originel; c’est-à-dire, par la fabrication d’une compagne hétérosexuelle, grâce à son achèvement en un tout fini, en une cité et un cosmos. Le cyborg ne rêve pas de communauté sur le modèle de la famille organique, cette fois sans le projet oedipien. Le cyborg ne veut pas reconnaître le Jardin d’Eden ; il n’est pas fait de boue et ne peut rêver de finir en cendres. C’est peut-être pour cela que je veux voir si les cyborgs peuvent subvertir l’apocalypse du retour à la poussière nucléaire dans la compulsion maniaque de nommer l’Ennemi. Les cyborgs ne sont pas respectueux ; il ne se souviennent pas du cosmos. Ils craignent le holisme, mais recherchent la connection - ils semblent avoir un sens naturel pour des politiques de front commun, mais sans parti d’avant-garde. Evidemment, le problème principal des cyborgs est qu’ils sont la progéniture illégitime du militarisme et du capitalisme patriarcal, sans parler du socialisme d’Etat. Mais les progénitures illégitimes sont souvent extrêmement infidèles à leurs origines. Après tout, leurs pères ne sont pas essentiels.

Je reviendrai sur la science fiction des cyborgs à la fin de ce chapitre, mais je voudrais à présent signaler trois brèches dans les frontières qui permettent l’analyse de politique fiction (scientifico-politique) suivante. A la fin du vingtième siècle dans la culture scientifique des Etats-Unis, la limite entre humain et animal est irrémédiablement brisée. Les derniers bastions d’unicité ont été pollués, quand ils n’ont pas été transformés en parcs d’attractions - usage de l’outil du langage, comportement social, événements mentaux, rien ne détermine plus de manière convaincante la séparation entre l’humain et l’animal. Et nombreux sont ceux qui n’éprouvent plus le besoin d’une telle séparation ; en effet, de nombreuses tendances de la culture féministe affirment le plaisir de la relation entre l’humain et d’autres créatures vivantes. Les mouvements pour les droits des animaux ne sont pas des négations irrationnelles du caractère unique de l’humain ; ils sont une reconnaissance clairvoyante des liens qui traversent la brèche discréditée entre la nature et la culture. Au cours des deux derniers siècles, la biologie et la théorie de l’évolution ont simultanément produit des organismes modernes en tant qu’objets du savoir et réduit la séparation entre les humains et les animaux à une faible trace, regravée dans la lutte idéologique ou dans les disputes professionnelles entre la vie et les sciences sociales. Dans ce cadre, l’enseignement du créationisme Chrétien moderne doit être combattu en tant que forme de maltraitance de l’enfant.

L’idéologie du déterminisme biologique n’est qu’une des brèches ouvertes dans la culture scientifique pour débattre du sens de l’animalité humaine. Il reste beaucoup de place aux militants radicaux, pour contester les significations de cette brèche ouverte dans la frontière . Le cyborg apparaît dans le mythe précisément là où la frontière entre l’humain et l’animal est transgressée. Loin de signaler une séparation qui éloignerait les humains des autres êtres vivants, les cyborgs révèlent un accouplement serré dérangeant et agréable. Dans ce cycle d’échanges maritaux, la bestialité a un nouveau statut.

La seconde distinction ébranlée est celle de l’organisme animal-humain et de la machine. Les machines pré-cybernétiques pourraient être hantées ; le spectre du fantôme a toujours existé dans la machine. Ce dualisme structure le dialogue entre le matérialisme et l’idéalisme qui a été réglé par une descendance dialectique, qu’on appelle esprit ou histoire, au choix. Mais en principe les machines n’étaient pas auto-propulsées, auto-conçues, autonomes. Elles ne pouvaient réaliser le rêve de l’homme, juste le ridiculiser. Elles n’étaient pas homme, un auteur pour lui-même, mais seulement une caricature de ce rêve de reproduction masculin. Penser qu’il pût en être autrement aurait été paranoïaque. Maintenant nous n’en somme plus si certaines. Les machines de la fin du vingtième siècle ont rendu parfaitement ambiguë la différence entre naturel et artificiel, esprit et corps, auto-développement et design externe, et beaucoup d’autres distinctions qui s’appliquaient aux organisme et machines. Nos machines sont étrangement vivantes, et nous-mêmes terriblement inertes.

Le déterminisme technologique n’est qu’un espace idéologique ouvert par les reconceptions de machine et d’organisme en tant que textes codés au travers desquels nous jouons à écrire et à lire le monde . La " textualisation " de tout dans le poststructuralisme et la théorie postmoderniste a été maudite par les Marxistes et les féministes socialistes pour son mépris utopique des relations réelles de domination qui fondent le " jeu " de la lecture arbitraire . Il est certainement vrai que les stratégies postmodernistes, comme mon mythe cyborg, subvertissent des myriades d’ensembles organiques (par exemple, le poème, la culture primitive, l’organisme biologique). En résumé, la certitude de ce qui compte en tant que nature - une source d’idée et de promesse d’innocence - est minée sans doute de manière définitive. L’autorisation transcendante d’interprétation est perdue, et avec elle l’ontologie qui forme la base de l’épistémiologie " occidentale ". Mais l’alternative n’est pas le cynisme ou le manque de foi, c’est-à-dire, une certaine version de l’existence abstraite, comme les comptes-rendus du déterminisme technologique qui détruisent " l’homme " par la " machine " ou une " action politique signifiante " par le " texte ". Qui seront les cyborgs est une question radicale ; les réponses sont une question de survie. Les chimpanzés aussi bien que les objets ont des stratégies politiques, alors pourquoi n’en n’aurions-nous pas nous? (de Wall, 1982 ; Winner, 1980)

La troisième distinction est une conséquencee de la seconde: la frontière entre ce qui est physique et ce qui ne l’est pas reste très floue pour nous. Les livres de physique de vulgarisation expliquant les conséquences de la théorie quantique et le principe d’indétermination sont une sorte d’équivalent scientifique populaire aux romans de gare . Ils marquent un changement radical dans l’hétérosexualité blanche américaine: ils ont tout faux, mais leur sujet est le bon. Les machines modernes sont essentiellement des appareils micro-électroniques: ils sont partout et ils sont invisibles. La machinerie moderne est un dieu parvenu irrévérent, qui se moque de l’ubiquité et de la spiritualité du Père. La puce de silicone est une surface pour l’écriture gravée dans des échelles moléculaires et seulement perturbée par le bruit atomique, interférence ultime pour les scores nucléaires. L’écriture, le pouvoir et la technologie sont de vieux partenaires dans les histoires occidentales de l’origine de la civilisation, mais la miniaturisation a changé notre expérience du mécanisme. Dans la miniaturisation c’est de pouvoir qu’il s’agit; ce qui est petit est avant tout dangereux plus qu’il n’est beau, comme pour les missiles de croisière. Comparons les télévisions montre-bracelet ou les caméras vidéo miniatures dont on fait maintenant la publicité avec les postes de télévision des années 50 ou les caméras des reporters des années 70. Nos meilleures machines sont faites de soleil ; elles sont toute lumière et pureté car elles ne sont que signaux, ondes électromagnétiques, une section d’un spectre, et ces machines sont éminement portables, mobiles—sujet d’immense souffrance humaine à Détroit et Singapour.

Les humains n’ont jamais été aussi proches d’une fluidité, à la fois matérielle et opaque. Les cyborg sont éther, quintessence.

C’est précisément l’ubiquité et l’invisibilité des cyborgs qui rendent ces machines anneau solaire tellement meutrières. Elles sont aussi difficiles à envisager politiquement que matériellement. Elles concernent la conscience - ou sa simulation . Ce sont des signifiants flottants qui se déplacent dans des camionnettes à travers l’Europe, bloqués plus efficacement par les tissages ensorcelés des femmes déplacées et si peu naturelles de Greenham, qui lisent tellement bien les toiles cyborg du pouvoir, que par le travail militant des politiques masculinistes plus anciennes, que l’essence naturelle incite à des positions défensives. Finalement, la science la plus " dure ", traite du domaine de la plus grande confusion des frontières, le domaine du nombre pur, de l’esprit pur, du C31, de la cryptographie et de la préservation de puissants secrets. Les nouvelles machines sont tellement propres et légères. Leurs ingénieurs sont des adorateurs du soleil, les médiateurs d’une nouvelle révolution scientifique liée au rêve nocturne d’une société post-industrielle. Les maux évoqués par ces machines propres ne sont " rien de plus " que les minuscules changements de codage d’un antigène dans le système immunitaire, " rien de plus " que l’expérience du stress. Les doigts agiles des femmes " orientales ", la vieille fascination des petites filles victoriennes anglaises pour les maisons de poupées, l’attention forcée des femmes sur ce qui est de l’ordre du petit prend un sens nouveau dans ce monde. Il pourrait exister une Alice cyborg qui tiendrait compte de ces nouvelles dimensions. Paradoxalement, ce pourraît être la femme cyborg non naturelle fabriquant des puces en Asie ou dansant en spirales dans la prison de Santa Rita , dont les unitées construites guideront des stratégies de résistance efficasses.

Ainsi mon mythe cyborg parle de frontières transgressées, de puissantes fusions et de dangereuses possibilités que pourraient explorer les progressistes comme étant une partie nécessaire du travail politique. Une de mes prémices est que la plupart des socialistes et féministes Américains raisonnent en termes de profonds dualismes : esprit et corps, animal et machine, idéalisme et matérialisme et ceci dans les pratiques sociales, les formulations symboliques et les artefacts physiques résultant de la " haute technologie " et de la culture scientifique. De L’Homme Unidimensionnel (Marcuse, 1964) à La Mort de la Nature (Merchant, 1980), les ressources analytiques développées par les progressistes ont insisté sur la nécessaire domination des techniques et nous ont rappelé à un corps organique imaginaire pour intégrer notre résistance. Une autre de mes prémices est que le besoin d’unité des personnes qui essayent de résister à l’intensification mondiale de la domination n’a jamais été plus vif. Mais un basculement légèrement pervers de perspective pourrait nous permettre de mieux contester pour obtenir du sens, et d’autres formes de pouvoir et de plaisir au sein des sociétés technologiquement médiatisées.

D’un certain point de vue, un monde cyborg constitue l’imposition finale d’une grille de contrôle sur la planète, l’abstraction finale personnifiée dans une apocalypse à la Star Wars payée sur le budget de la défense, l’appropriation finale du corps des femmes en une orgie masculiniste de guerre (Sofia, 1984). D’un autre point de vue, un monde cyborg pourrait résulter en réalités sociales et corporelles réelles dans lesquelles les gens n’auraient pas peur de leur parenté commune avec les animaux et les machines, n’auraient pas peur d’identités partielles permanentes et de points de vue contradictoires. La lutte politique doit envisager simultanément les deux perspectives car chacune d’elles révèle à la fois des dominations et des possibilités inimaginables pour l’autre. Une vision unique produit des illusions bien pires que la double vision ou que celle des monstres à plusieurs têtes. Les unités cyborgs sont monstrueuses et illégitimes ; dans les circonstances politiques actuelles, nous pourrions difficilement espérer de plus puissants mythes de résistance et de ré-accouplement. J’aime imaginer le LAG, le Livermore Action Group, comme une sorte de société cyborg, dédicacée à la conversion réaliste des laboratoires qui incarnent et vomissent le plus férocement les outils de l’apocalypse technologique, et s’engageant dans la construction d’une forme politique qui réussisse à englober les sorcières, les ingénieurs, les anciens, les pervers, les Chrétiens, les mères, et les Léninistes et ce suffisamment longtemps pour désarmer l’Etat. Fission Impossible est le nom du groupe d’affinité dans ma ville. (Affinité : pas reliée par le sang mais par choix, l’attrait d’un groupe nucléaire chimique pour un autre, l’avidité.)

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